mercredi 27 mai 2009

Développement en noir et blanc, suite

Quelques mois plus tard, après pas mal de résultats douteux, je crois avoir une meilleur maîtrise de la chaîne complète, celle qui va du développement à la numérisation. Pour le souffle artistique, pas de surprise, ça reste à développer.

Le film : Fuji Acros 100. Un grain presque imperceptible en 120.

La recette avec le Fuji Acros 100 : pour le révélateur, j'ai pour le moment satisfaction à utiliser de l'Ilford LC29. Le dosage, 29 pour un, ça fait, dans le bain du révélateur, 33ml. On complète avec de l'eau, et voilà. Après, c'est 8 minutes à 20C pour du film 120, 7 minutes pour du 135 (Ilford Delta 100 à 1/29 : 135, 7 minutes). L'agitation, c'est 4 retournements sur 10 secondes à chaque début de minute.

Les autres produits : le bain d'arrêt, à proportion de 1+4 de vinaigre blanc dans un litre (et non pas 4 pauvres cuillères à soupe), 30 secondes. Le fixateur, ça c'est réutilisable, du produit de base Ilford, 5 minutes en agitation continue. Le rinçage, methode Ilford à nouveau, au moins trois rinçages avec vidage et remplissage de cuve, avec agitation continue. Pour finir, le litre de la bouteille d'agent mouillant (un litre d'eau plus une goutte de liquide vaisselle - littéralement une goutte, pas deux, sinon ça fait des traces).

La température : 20C. C'est important pour le révélateur, moins pour les autres bains. En pratique, il faut éviter les écarts trop importants, mais tant qu'on reste dans une différence de moins de trois degrés ça va. Commencer à 21C, ça tiendra compte de la baisse de température.

L'eau : adoucie ou distillée. Important si on ne veut pas avoir des traces blanches irratrapables sur les négatifs. Depuis que j'ai un grand et bel adoucisseur, pas de traces. La bouilloire que j'utilisais, c'était une horreur pour ça.

Le matériel : la cuve Paterson, qui, même si elle a tendance à fuir un peu quand on la renverse, permet soit le dévéloppement de 2 films en 120, soit de 3 en 135. Un avantage, pour moi majeur : les produits tiennent tous dans des bouteilles de un litre exactement, contenance de la cuve. Pour le dosage, le stockage, la manipulation, ça simplifie les choses d'une façon radicale. Je pratique la méthode Ilford de retournement à chaque minute, 4 retournements pendant 10 secondes, puis un repos pendant 50 secondes.

Les bouteilles, c'est un élément qui compte. J'utilise des bouteilles d'eau minérale en plastique, le genre qui se vend en Allemagne et que là-bas ils réutilisent après nettoyage. Avantage, c'est très solide, bien plus que les bouteilles d'eau minérale jetable classiques, et ça ne coûte quasiment rien. En plus ils vendent ça dans de magnifiques casiers de transport et l'eau peut même se boire. Elle contient d'ailleurs moins ou pas de molécules plastiques nocives grâce aux lavages successifs.

Donc, quatre bouteilles : révélateur, bain d'arrêt, fixateur, agent mouillant, au bain-marie dans un seau avant le début de la séance.

Le séchage, c'est un moment où toutes les pétouilles de la création vous rappellent que votre ambition d'artiste trouve des limites prosaïques. Trois armes sont alors radicales : le calme, la penderie en plastique hermétiquement close par fermetures éclair, et le temps.

Mettre les pellicules à pendre dans la penderie, en sortie de spire, les lester un peu, fermer la penderie, et attendre, de préférence 4 ou 5 heures. Vous aurez alors des pellicules libres de poussières et tout à fait prêtes pour la numérisation.

La numérisation, elle, c'est une autre histoire.

Réf. : http://www.digitaltruth.com/devchart.php?Film=Neopan+100+Acros&Developer=Ilfotec+LC29&mdc=Search
http://www.ilfordphoto.com/Webfiles/200629163442455.pdf